

Toilettes
Mon Louvre par Antoine Compagnon

Toilettes
Sous la Pyramide
Depuis un an, j’ai pris l’habitude d’entrer au Louvre deux ou trois fois par semaine par le passage Richelieu. C’est le chemin le plus proche en venant de chez moi, et la vue sur les sculptures des deux cours, Marly et Puget, me séduit à chaque visite. Descendant par les escaliers roulants jusqu’au vaste hall d’accueil sous la Pyramide, je ne manque jamais non plus de jeter un coup d’œil sur la très longue file d’attente devant les toilettes pour dames. De l’autre côté, les toilettes pour hommes sont moins prises d’assaut. J’essaie de chiffrer. Près d’une demi-heure avant d’atteindre son tour. La durée moyenne d’une visite au musée étant d’une heure et demie, j’espère que l’attente aux toilettes ne compte pas dans le temps de visite, mais il paraît que les voyagistes commencent leur circuit en priant leur troupe de se soulager avant toute chose. Les toilettes sont toute une affaire dans les musées. Il n’y en a jamais assez. En réalité, on trouve des toilettes un peu partout dans les recoins du Louvre. Dans la plupart on ne fait pas la queue. Il suffit de chercher. D’ailleurs, elles figurent sur le plan distribué à l’entrée. Je n’ai jamais trouvé porte close à celles du deuxième étage de l’aile Sully, côté nord, entre les salles 913 et 914 de peinture française du XVIIe siècle, où j’ai pris mes habitudes. Si je vends la mèche, c’est par charité pour les pauvres dames qui patientent sous la Pyramide.