Dans l’arc du Carrousel

Mon Louvre par Antoine Compagnon

Dans l’arc du Carrousel

L’arc de triomphe du Carrousel, qui en avait bien besoin, est en cours de restauration grâce à la campagne « Tous mécènes ! ». Des rideaux décorés de son effigie dissimulent les échafaudages qui le cernent. Je viens de passer sur le chantier une belle matinée ensoleillée d’automne. Je suis monté à tous les étages, j’ai caressé les bas-reliefs et les corniches, me faisant expliquer leurs travaux minutieux par les ouvriers qui remplacent les pierres de l’Oise abîmées par la pollution et sculptent de nouvelles frises. Sur l’un des bas-reliefs, voici Napoléon qui entre à Munich en 1805 et y ramène par la main le roi de Bavière, par Clodion. Ce bas-relief se trouvant du côté ouest, le marbre y est plus exposé aux intempéries, moins préservé que les précieuses dentelles des prélats sur l’entrée de l’empereur à Vienne, par Deseine, placée au nord, face à la rue de Rivoli. Nous descendons une échelle métallique qui nous mène au cœur de l’édifice, dans un espace insoupçonné du dehors. La voûte y supporte le quadrige des chevaux de Constantinople, non pas ceux qui furent rendus à Venise après 1815, mais une copie. Je reparlerai des sculptures des grognards à l’étage supérieur, très entamées, dont des copies sont en cours de réalisation dans des ateliers situés au pied de l’arc.