

La galerie Campana
Mon Louvre par Antoine Compagnon

La galerie Campana
La galerie Campana vient de rouvrir en ce mois de juillet. L’enfilade de ses neuf salles fait un effet prodigieux, avec les murs d’un resplendissant vert Empire et les plafonds décorés de scènes historiques sous la Restauration et la monarchie de Juillet (Sully, salles 651-659). Les premières salles, très didactiques, rappellent les différentes formes des vases grecs selon leur usage. Devant une carte de la Méditerranée, des enfants d’une dizaine d’années bavardent. L’un d’eux demande pourquoi l’on ne voit pas la France. « Elle est par là », lui répond un camarade, désignant le nord-ouest de l’Italie. Les salles suivantes, accumulant toutes sortes de vases, sont plus vite traversées. Une femme se fait photographier accroupie sous une vitrine. Personne n’intervient pour lui dire que c’est audacieux. On regarde la Seine, le pont des Arts et l’Institut à travers les stores sombres (ils ont été remplacés depuis ma visite de l’hiver). La galerie Campana, autrefois « galerie au bord de l’eau », est vraiment une galerie, un lieu de promenade.