Mains de garantie

Mon Louvre par Antoine Compagnon

Mains de garantie

Voilà bien un recoin du Louvre où je ne m’étais jamais aventuré, les écuries de Napoléon III, au sous-sol du pavillon Mollien, avec une vue imprenable sur une cour occupée par l’impressionnante double rampe dont la pente douce menait les chevaux à la salle du Manège du petit prince impérial (Denon, salle 169). Comme celle-ci, les écuries sont couvertes d’une précieuse voûte de pierre et de briques. Et ces sculptures de l’Europe du Nord sont pour moi une découverte. Je m’attarde sur un retable de l’enfance et de la passion du Christ provenant d’un atelier d’Anvers au début du XVIe siècle. Dans la Nativité, l’Enfant Jésus manque entre Marie et Joseph, l’âne et le bœuf, et les Rois mages espionnant par les créneaux. Selon le cartel, des empreintes de mains incrustées dans le bois de chêne garantiraient l’authenticité de l’artisan. Je cherche ces mains, en vain. Je ne parviens pas à les apercevoir. Je demanderai de l’aide à un conservateur.