La Cour Coysevox

Mon Louvre par Antoine Compagnon

La Cour Coysevox

Les deux cours intérieures de l’ancien ministère des Finances ont été superbement transformées pour abriter les sculptures françaises du siècle de Louis XIV. Elles ont été recouvertes de verrières qui éclairent idéalement les œuvres quels que soient le jour, l’heure et la saison. Elles sont parmi les plus belles réussites du Grand Louvre. On les a nommées cour Marly (Richelieu, salle 102) et cour Puget (Richelieu, salle 105). La Cour Puget contient quelques Puget, dont l’imposant Milon de Crotone, mais aussi des Pigalle, des Lemoyne, des Bouchardon… Alors que l’autre cour est quasi toute consacrée à l’œuvre d’Antoine Coysevox et de ses neveux et élèves, Guillaume et Nicolas Coustou, pour les jardins du château de Marly. Pourquoi ne l’a-t-on point appelée « cour Coysevox », ce qui eût justement honoré le sculpteur du Grand Siècle ? Je n’y vois qu’une raison : son nom est imprononçable. Il choisit lui-même cette graphie précieuse au lieu d’un banal « Coiseveau » plus facile à débiter. Tant pis pour lui, dont voici l’autoportrait satisfait à côté du buste qu’il fit de son confrère le peintre Antoine Coypel (Richelieu, salle 104), autre Antoine dont le nom fait trébucher.