Le jardinier de la cour Marly

Mon Louvre par Antoine Compagnon

Le jardinier de la cour Marly

Le mardi, le musée est fermé au public. Mais il fourmille d’activités de toutes sortes. On y rencontre partout des hommes et des femmes qui se démènent pour achever avant le soir tant de tâches impossibles à réaliser en présence des visiteurs. Il y a fort à faire pour nettoyer, remettre en état, déplacer, accrocher… L’un des premiers mardis que j’aie pu me rendre au Louvre, je me suis retrouvé dans la cour que j’appelle Coysevox et que les autres nomment Marly (Richelieu, salle 102), où sont réunies les sculptures du château royal. Cette cour, sorte de serre, abrite entre les statues une végétation qui rend un peu de l’ambiance du parc pour lequel elles avaient été conçues. La verdure de ces plantes contraste heureusement avec le marbre des allégories de La Marne et de La Seine, et la pierre des escaliers et des étagements où les œuvres sont exposées. Or il y avait là, juché sur son escabeau, un jardinier qui émondait un arbuste. Puis il se déplaça au suivant, fit le tour de la cour, vérifia l’état des pièges jaunes et verts accrochés aux branches afin que s’y engluent les pucerons. J’en conclus que le Louvre abrite aussi une population animale.