Paris, capitale de la Renaissance

Mon Louvre par Antoine Compagnon

Paris, capitale de la Renaissance

Vous ne l’avez jamais vu comme ça, aussi frais, aussi doux ! C’est Apollon et Daphnis, longtemps dit Apollon et Marsyas et longtemps attribué à Raphaël en raison de sa perfection, y compris quand le Louvre se le procura auprès d’un collectionneur anglais à la fin du XIXe siècle (RF 370). Commandé par Laurent de Médicis, amoureux des arts comme le berger Daphnis l’est d’Apollon dans les Bucoliques, il est aujourd’hui donné au Pérugin (quand cessera l’« appropriation culturelle » qui consiste à franciser le nom des artistes ?). Il vient d’être analysé et restauré au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), merveille de technologie en contrebas du pavillon de Flore. Précipitez-vous à la Bibliothèque nationale de France, rue Vivienne, où il trône pour le moment à l’exposition « L’Invention de la Renaissance. L’humanisme, le prince et l’artiste », parfaite initiation à la visite de la Grande Galerie où sont exposées tant d’œuvres commandées par les princes pour leur studiolo. Gennaro Toscano, l’un des commissaires, se félicite devant nous de la collaboration de la BnF et du Louvre, ainsi que du musée Jacquemart-André, pour une exposition qu’aucune autre ville au monde que Paris n’aurait pu rassembler en comptant sur ses propres forces.