

Portrait d'une femme noire (Portrait de Madeleine)
Chefs-d'œuvre du Louvre

Marie Guillemine Benoist peint une jeune femme noire assise dans un fauteuil couvert d’une riche draperie bleue. Figurée presque de trois quarts, elle fixe le spectateur. Sa silhouette se détache sur un fond clair qui met en valeur la couleur de sa peau. En contraste, une robe blanche fixée à sa taille par une ceinture rouge dévoile son sein droit. Un tissu couvre sa tête. Elle porte un anneau, probablement pour renvoyer à son statut d’ancienne esclave, l’esclavage ayant été aboli en 1794. En présentant ce modèle au Salon, exposition d’artistes vivants qui se tient au Louvre, la peintre fait preuve d’audace. Elle montre sa virtuosité à rendre la couleur de la peau de la jeune femme, un exercice difficile et rare. L’artiste a fréquenté l’atelier du peintre David (1748-1825) et reprend les codes de ses portraits mondains comme celui de Madame Trudaine, visible dans cette même salle, mais elle s’en affranchit dans cette toile pour représenter une ancienne esclave ! Elle affirme ainsi la dignité et la beauté de la jeune femme comme ses propres qualités de peintre.
Jacques-Louis David, Marie Louis Josèphe Trudaine, née Micault de Courbeton (1769-1802), 1784
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Marie-Guillemine Benoist (Paris, 1768-1826)
La jeune artiste est formée à partir de 1781 dans l’atelier de Madame Vigée-Lebrun avant de suivre, avec sa sœur Marie-Elisabeth Laville-Leroux, les enseignements de David, le peintre le plus important de Paris. Elle expose pour la première fois au Salon de 1791. Elle ouvre un studio réservé aux femmes et forme ainsi plusieurs élèves. Elle met fin à sa carrière avec le retour de la monarchie après 1815 pour ne pas nuire à son époux, devenu conseiller d’Etat.
Portrait d'une femme noire, Portrait de Madeleine
Marie-Guillemine Benoist (Paris, 1768-1826)
France
Salon de 1800
Huile sur toile
0,81 x 0,65 m
INV 2508 ; L 3597