Après une campagne d'études et de restauration menée sur les « Esclaves » de Michel-Ange, les célèbres marbres ont retrouvé cemercredi 23 mars 2022, leur place au sein de la galerie Michel-Ange. L'occasion pour chacun de pouvoir à nouveau admirer ces chefs-d'œuvre de la Renaissance, au musée du Louvre.
L'Esclave mourant et L'Esclave rebelle
Commandés en 1505 par le pape Jules II pour son tombeau dans la basilique Saint-Pierre de Rome,L'Esclave mourantet L'Esclave rebellesont réalisés par Michel-Ange dans la même ville entre 1513 et 1515. Destinés primitivement au soubassement du monument funéraire, ils sont finalement abandonnés en raison de la mort du pape et de nombreuses péripéties ayant entrainé des changements dans la réalisation du tombeau définitif. L’artiste en fait alors don à son ami Roberto Strozzi en 1546, qui les offre peu de temps après au roi de France, François Ier.
Pendant plus de deux siècles, ces chefs-d’œuvre vont connaitre de nombreux déplacements et orner les extérieurs des châteaux d'Écouen et de Richelieu, puis le parc de l'hôtel d'Antin, avant d'entrer au Louvre en 1794. Après un passage au château de Valençay pour les protéger des bombardements à Paris lors de la Seconde Guerre Mondiale, ils prennent définitivement place dans la galerie Michel-Ange (salle 403) en 1994 avec la création du Grand Louvre. Depuis cette date, ils n'avaient pas connu de restauration et nécessitaient un nettoyage minutieux.
Un assombrissement des marbres
En 2020, le déplacement de ces œuvres pour l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel-Ange » a été l’occasion d’une série d’investigations sur l’état de leur surface et de leur structure permettant ainsi de mieux connaître leur état de conservation matériel.
Cette campagne d’analyse menée par Ann Bourgès et Agnès Lattuati-Derieux au sein du département Recherche du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), avec le concours du CIRCP, a permis de montrer le très bon état de conservation des 2 sculptures. Du fait de leur exposition en extérieur pendant près de 250 ans, des altérations ont pu être observées, notamment un fort encrassement qui a assombri le marbre blanc de Carrare avec le temps et une longue fissure qui traverse le visage et l’épaule de L’Esclave rebelle. Des altérations ne permettant plus d’apprécier pleinement les valeurs esthétiques ou artistiques des deux chefs-d’œuvre.
Restauration de l'unité chromatique
Pour cela, le département des Sculptures du musée du Louvre a envisagé une intervention de conservation-restauration menée par le C2RMF, au sein du département restauration. Les œuvres sont donc passées entre les mains expertes d’Hélène Susini et d’Azzurra Palazzo (restauratrices de sculptures), au sein de la filière sculpture dirigée par Alexandra Gérard.
L’objectif principal étant de procéder au nettoyage des œuvres afin de retrouver une unité chromatique en surface, et ce, sur les deux marbres.
L’intervention sur les marbres a eu lieu en plusieurs étapes, sous le contrôle d'un comité scientifique, permettant dans un premier temps le nettoyage et traitement en douceur des sculptures. Dans un second, le comblement de la fissure présente sur l’Esclave rebelle et en dernier l’atténuation de zones brunes ou sombres présentes sur les deux sculptures.
Grâce à ce traitement, tout en conservant au marbre une teinte blonde, les deux œuvres ont retrouvé un éclat et une luminosité qu'ils avaient perdu. De plus, pour permettre au public d'apprécier pleinement ces chefs- d'œuvre, ceux-ci ont été placés à une moindre hauteur, plus proche du regard, sur un podium qui tout en permettant leur préservation, remet en valeur le caractère exceptionnel de ces sculptures.
Inaugurée il y a douze ans, la galerie du temps a rouvert ses portes au début du mois de décembre. Plus de 250 nouvelles œuvres attendent désormais le public, dans un parcours à la scénographie entièrement repensée. L’occasion d’embarquer pour un voyage à travers le temps et les cultures.
Inauguré il y a cinq ans, le CCL abrite aujourd’hui près de 90 % des collections du musée. Bien plus qu’un simple entrepôt logistique, l’établissement n’a cessé d’évoluer depuis son ouverture. Visite guidée de la base arrière du Louvre en compagnie de Marie-Lys Marguerite, directrice déléguée.
Retour sur le jumelage avec la ville de Corbeil-Essonnes
Depuis 2016, le Louvre va à la rencontre des publics les moins familiers du musée. Avec le soutien de la préfecture de la Région d’Île-de-France, il a ainsi entrepris des jumelages avec huit villes franciliennes. Le 30 novembre marquait la conclusion de trois années de partenariat avec la ville de Corbeil-Essonnes.