Naples à Paris
7 juin 2023 – 8 janvier 2024
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Mystérieuse AnteaParmigianino ou Parmesan (Francesco Mazzola, dit)
Portrait d’une jeune femme appelée « Antea »
vers 1535
Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Une jeune femme énigmatique
Une jeune femme au visage un peu figé porte sur le visiteur un regard intense et grave. Elle se distingue d'abord par l'opulence de son vêtement : amples manches de sa robe en satin jaune d'or fileté d'argent, corsage court ou robe de dessous, la sottana, en tissu chatoyant, manchettes damassées, léger tablier brodé d'entrelacs et de végétaux, bijoux délicats et précieux. On aperçoit une partie de son sein gauche, tandis que ses doigts effilés se glissent gracieusement dans les mailles de son collier.
Un jeu de distorsion des formes
Le portrait serait, somme toute, assez conventionnel si un détail n'attirait l'attention. L'épaule droite de la jeune fille, à l'évidence disproportionnée, porte une large étole de zibeline. Mais s'agit-il seulement d'une fourrure ? L'étole s'étire en longueur et la tête de l'animal aux yeux brillants vient mordre la main gantée de ses dents acérées. Le réalisme est souligné par la chaînette qui semble maîtriser le petit fauve. On ne voit plus désormais que le contraste entre les deux mains, un terrible contraste, qui semble cacher un lourd secret.
Mais qui était Antea ?
Nous ne savons pas qui était cette jeune femme. La fille de Parmigiano ? Sa maîtresse ? Une célèbre courtisane romaine nommée Antea qui a inspiré le titre du tableau ? Ou encore une mariée du nord de l'Italie ? Cette dernière hypothèse pourrait être confortée par la présence du zinale, ce léger tablier blanc qui recouvre le ventre de la jeune femme. Il était traditionnellement porté par les jeunes mariées le jour de leurs noces en signe de leur virginité. Quoi qu'il en soit, le visage de cette femme a profondément marqué l'artiste qui le décline peut-être dans sa dernière œuvre, la Madone au long cou.
Un visage inoubliable
Dans la « Madone au long cou », le visage à gauche de la main de la Vierge ressemble beaucoup à celui d’Antea.
Francesco Mazzola, dit "Il Parmigianino", Portrait de jeune femme, dit aussi "Antea". 1524 –1527. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
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