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11 Mai 2023

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ColloquesCinéma

11 Mai 2023

10h-10h30 Ouverture (Dominique de Font-Réaulx, chargée de mission auprès de la Présidente-Directrice du musée du Louvre et Ghislaine Glasson-Deschaumes, directrice de la MSH Mondes et coordinatrice du labex Les passés dans le présent)

Introduction (Anne-Violaine Houcke, études cinématographiques, université Paris Nanterre)
Anne-Violaine Houcke est maîtresse de conférences en esthétique, histoire et théorie du cinéma et de l’audiovisuel à l’Université Paris Nanterre. Ancienne élève de l’ENS-Ulm et agrégée de lettres classiques, elle a mené ses premières recherches sur le terrain de la littérature gréco-latine et de l’archéologie, avant de se déplacer vers le cinéma. Sa recherche articule désormais ces divers champs. Elle travaille notamment sur le cinéma moderne – sur le cinéma italien en particulier, sur les (ré-)inventions cinématographiques de l’antiquité, et sur les relations entre cinéma et archéologie. Elle a publié en 2022 L’Antiquité n’a jamais existé. Fellini et Pasolini archéologues. Elle est responsable du projet de recherche « temps réInventés : Cinéma, Antiquités, ARchéologie » (ICAAR, labex Les passés dans le présent), à l’origine de ce colloque. Elle a également été pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, où elle a travaillé avec la photographe et réalisatrice Cecilia Mangini, et prépare une monographie sur son œuvre.


Présidence : Natacha Pernac (histoire de l'art moderne, université Paris Nanterre)


10h30 à 11h
Une tradition artistique composite. Tracer l’iconographie punique du film Cabiria (Giovanni Pastrone, 1914) dans l’archéologie et les musées
Par Ivo Blom, Comparative Arts & Media Studies, université d’Amsterdam


Aujourd’hui, nous disposons d’une source précise qui relie la conception de la mise en scène de la célèbre fresque historique cinématographique Cabiria (Giovanni Pastrone, 1914) à ses sources archéologiques, à savoir le livre de Philippe Berger (1900) sur les découvertes puniques au musée de Carthage. Ici, Pastrone a marqué au crayon les objets qu’il voulait pour ses décors, même s’ils ont été modifiés dans les décors réels. Cependant, cela fait partie d’un cadre plus large, basé sur la littérature originale (vers 1900-14) sur la culture punique, ainsi que sur des objets de musée existants, principalement du musée du Louvre (Paris) et du Museo Egizio (Turin). Cependant, dans Cabiria, l’antiquité est clairement mélangée à l’iconographie littéraire, picturale et opératique du XIXe siècle et à l’imagination de Pastrone et de son équipe. 

Ivo Blom est maître de conférences hors-classe du département de “Comparative Arts & Media Studies” de la Vrije Universiteit d’Amsterdam. Il est spécialiste du cinéma italien, du cinéma muet, des relations entre le cinéma et les autres arts, des questions de distribution et exposition du cinéma. Il travaille également sur les expositions crossmédiales et les pratiques iconoclastes dans les arts et médias. Il a notamment publié les monographies Reframing Luchino Visconti : Film and Art (2018) et Jean Desmet and the Early Dutch Film Trade (2003). Ivo Blom a également été commissaire d’expositions au Fries Museum, Leeuwarden et consultant pour le Musée d’Orsay, Paris. Actuellement, il prépare une monographie intitulée Quo vadis?, Cabiria and the ‘archaeologists : Early cinema’s appropriation of art and archaeology, qui sera éditée par Kaplan (Turin) en 2023. 


11h à 11h15 : Discussion


11h15 à 12h45 : Objets de l’archéologie
A propos de : Les Collines de Marlik (Ebrahim Golestan, Iran, 1963, 15 min)
Projection suivie d’une discussion entre Julien Cuny (département des Antiquités orientales, musée du Louvre), Bamchade Pourvali (
études cinématographiques, université Gustave Eiffel), et Gita Aslani Shahrestani (études cinématographiques, université Paris Nanterre)

Au nord de l’Iran, les collines de Marlick sont un site de fouilles archéologiques, une nécropole de la fin du IIe millénaire, mais également une terre fertile pour l’agriculture. Deux mondes, mais aussi deux époques, cohabitent. Pionnier du cinéma d’auteur iranien, Ebrahim a fondé à la fin des années cinquante la Golestan Film, première société de production indépendante iranienne, qui produira La maison est noire (1963) de la poétesse Forough Farrokhzad. Golestan livre ici une réflexion philosophique et politique sur les rapports entre passé et présent, entre l’homme et l’art. Sa démarche poétique et ludique insuffle la vie aux objets inanimés.

Bamchade Pourvali est docteur en cinéma, spécialiste de l'essai filmé et du cinéma iranien. Il a enseigné à l'École Polytechnique et à l'université Gustave Eiffel. Auteur de livres consacrés à Chris Marker, Jean-Luc Godard et Wong Kar-wai, il est aussi critique et programmateur. Il dirige le site www.irancinepanorama.fr consacré à l'Histoire et à l'actualité du cinéma iranien.

Gita Aslani Shahrestani est chercheuse en études cinématographiques, attachée à l’université Paris-Nanterre/laboratoire HAR. Elle a obtenu son doctorat avec une thèse portant sur la part oubliée du cinéma d’auteur iranien et ses travaux sont axés sur l’histoire et l’esthétique du cinéma iranien, kurde et turc et sur la présence de la poésie et de la pensée mystiques persanes dans le cinéma de ces pays. En parallèle, elle participe à la découverte et à la restauration de films du Moyen-Orient avec plusieurs instituts et cinémathèques. Elle a publié L’Échiquier du vent : Une redécouverte inespérée, Paris, Carlotta films, 2021, et “La Féminité entre islam et modernité : trois générations de femmes en Iran”, in Barbara Labord (dir.), Persepolis, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud. Dessin de vie, Lormont, Le Bord de l’eau, 2016.

Julien Cuny, archéologue et conservateur du patrimoine au département des Antiquités orientales du musée du Louvre, en charge des collections iraniennes de l’Âge du Fer à l’époque sassanide, enseigne à l’INaLCO et à l’École du Louvre. Il a participé à de nombreuses fouilles archéologiques au Moyen-Orient (Iran, Afghanistan, Ouzbékistan, Yémen, Émirats Arabes Unis, Arabie Saoudite) et dirige actuellement la Mission Archéologique Française à Bahreïn. Il a été co-commissaire de l’exposition « Le musée du Louvre à Téhéran - Trésors des collections nationales françaises », qui s’est tenue au Musée National d’Iran du 05 mars au 08 juin 2018.