L'égyptologie numérique : l'exemple du Late Egyptian Artefact Database (Egypte)Les Midis de l'archéologie
15 Mai 2024
L'égyptologie numérique : l'exemple du Late Egyptian Artefact Database (Egypte)
Les Midis de l'archéologie
15 Mai 2024
L’égyptologie numérique : l’exemple du Late Egyptian Artefact Database (LEAD)
Par Laurent Coulon et Olivier Perdu
L’aide apportée par les humanités numériques dans le traitement de la documentation se révèle d’autant plus appréciable quand elle profite à la production artistique de l’Égypte tardive (1069 av. J.-C. – 395 apr. J.-C.), qui se signale non seulement par sa diversité mais aussi par son abondance.
Lancé en 2016, le projet de base de données LEAD s’est fixé une première étape visant à publier en ligne le vaste corpus des statues de particuliers produites par les ateliers pharaoniques entre la période libyenne et l’époque gréco-romaine. Cet ensemble comprend un peu plus de quatre mille pièces, réparties entre les musées, les collections privées et le marché de l’art, dont la plupart sont encore inédites. Ce vivier d’une étonnante richesse est une source documentaire fondamentale pour les divers domaines de l’égyptologie, qu’il s’agisse de l’histoire, la religion, l’art ou la société.
Le projet a profité de l’inestimable apport du Corpus of Late Egyptian Sculpture (CLES) du musée de Brooklyn, où Bernard V. Bothmer et Herman De Meulenaere ont documenté, entre 1956 et 1982, un grand nombre de monuments repérés de par le monde. La feuille de route du LEAD se résume à trois tâches principales : compléter la moisson d’objets, rationaliser leur présentation, à l’aide de typologies raisonnées, et intégrer les dernières avancées de la recherche. Son objectif est de livrer pour chaque monument une fiche signalétique précise, une présentation de son contenu, une bibliographie sélective et une couverture photographique la plus complète possible. Le LEAD joue également la carte de l’interopérabilité avec les bases muséographiques, comme c’est le cas pour la statuaire tardive du Louvre, qui constitue le premier ensemble traité.
Par sa nature, un tel projet s’inscrit parmi les missions prioritaires de l’égyptologie, tout en nous amenant à réfléchir sur notre manière de concevoir la publication de la documentation.