Avant Champollion : le cippe de Malte et l'alphabet phénicienOeuvre en scène
21 Septembre 2022
Avant Champollion : le cippe de Malte et l'alphabet phénicien
Oeuvre en scène
21 Septembre 2022
par Hélène Le Meaux, musée du Louvre et Françoise Briquel Chatonnet, CNRS, UMR 8167 Orient & Méditerranée.
En lien avec l'exposition "Champollion La voie des hiéroglyphes" au Louvre-Lens
Cette Œuvre en scène consacrée au cippe de Malte s’insère dans une intense actualité liée au bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion le 27 septembre 1822. L’inscription bilingue en grec et en phénicien gravée sur ce monument votif qui connaît une œuvre jumelle conservée au musée de La Valette (Malte), a en effet permis à l’abbé Barthélémy de déchiffrer le phénicien en 1758 en appliquant une méthode qu’il avait déjà expérimentée pour décrypter l’alphabet palmyrénien, et dont s’inspirera l’éminent égyptologue. C’est dans ce contexte bien particulier que nous avons choisi de nous intéresser à cette œuvre conservée au département des Antiquités orientales depuis 1864 et qui avait été offerte en 1781 par le Chevalier Rohan de l’Ordre de Malte à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres à laquelle appartenait l’abbé Barthélemy, en hommage au déchiffrement du phénicien.
À deux voix, une présentation attentive des points de vue stylistique et technique sur un monument original, un focus sur la nature des dédicaces gravées dans le marbre, une explication mot à mot de la méthode intuitive mise en place par l’abbé Barthélémy contribueront à décrypter cette œuvre non sans soulever un certain nombre d’interrogations. Nous tenterons aussi de raconter l’histoire et les histoires du cippe de Malte à l’époque moderne depuis la villa de Giovanni Francesco Abela jusqu’au musée du Louvre en passant par la Bibliothèque Mazarine et dans l’antiquité en nous interrogeant sur la provenance de ces ex-voto, leur fonction et leur contexte de création.
Cet automne, les cippes de Malte du Louvre et de La Valette seront présentés pour le premier au musée du Louvre-Lens dans le cadre de l’exposition "Champollion. La voix des hiéroglyphes" et pour le second au musée Champollion "Les écritures du Monde", à Figeac, dans une exposition sur les déchiffrements.
Les recherches d’Hélène Le Meaux portent sur l’art des Phéniciens et les cultures matérielles en Méditerranée à l’âge du Fer. Membre de l’École des hautes études hispaniques et ibériques, docteur en histoire de l’art antique, elle exerce depuis 2015 les fonctions de conservatrice au département des Antiquités orientales du musée du Louvre, responsable des collections du Levant et de la Méditerranée du 1er millénaire avant J.-C. à la fin de l’Empire romain. Elle a entre autre publié avec Françoise Briquel-Chatonnet un ouvrage sur le sarcophage d’Eshmunazor et coordonne la publication du corpus des stèles puniques de Carthage du musée du Louvre. Après avoir été maître de conférences en histoire de l’art à l’université de Pau, elle enseigne actuellement à l’École du Louvre.
Françoise Briquel Chatonnet est directrice de recherche au CNRS, UMR 8167 Orient et Méditerranée. Elle mène des recherches sur l’histoire et la culture du monde ouest-sémitique surtout phénicien, de la Bible et des Chrétiens de tradition syriaque.
Parmi ses publications on peut retenir :
- Les relations entre les cités de la côte phénicienne et les royaumes d’Israël et de Juda, Studia Phœnicia 12, Orientalia Lovaniensia Analecta 46, Louvain, Peeters, 1992.
- Les Phéniciens. Aux origines du Liban, avec E. Gubel, Découverte-Gallimard 358, Paris, 1998, 2e édition revue 2007.
- Le temps de la Bible, avec P. Bordreuil, Fayard, Paris, 2000, 460 pages. Republié en édition de poche dans la collection Folio-Gallimard Histoire, 2003.
- Le monde syriaque. Sur les routes d’un christianisme ignoré, avec M. Debié, Paris, Les Belles Lettres, 2017.
- Le sarcophage d’Eshmunazor II, avec Hélène Le Meaux, coll. SOLO, Paris, Louvre éditions/éditions El Viso, 2019.
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