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Vous l’ignorez peut-être mais vous pouvez venir admirer des œuvres du Louvre hors des murs du musée et parfois même tout près de chez vous ! En effet, des milliers d’œuvres du Louvre voyagent un peu partout en France et dans le monde entier grâce à la politique de dépôt active que mène le musée depuis sa création en 1793.
Qu’est-ce qu’un dépôt ? Lorsque le musée du Louvre effectue un dépôt, cela signifie qu’il prête - pour une longue durée - une ou plusieurs œuvres de ses collections à un autre lieu institutionnel, tel qu'un musée, une université, un édifice religieux, une mairie, un ministère, une préfecture ou encore une ambassade. En cela, le Louvre répond à un objectif clairement posé par la Révolution : rendre le musée accessible à tous en exposant ses œuvres hors-les-murs et en diffusant les collections nationales sur l’ensemble du territoire.
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Une « part sacrée » pour l’ensemble du territoire français
La pratique des dépôts du musée du Louvre est ancienne. Elle remonte officiellement à un arrêté fondateur dans l’histoire des musées de France : l’arrêté du 1er septembre 1801 souhaité par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur de Napoléon Bonaparte. Ce dernier propose de doter les grandes villes de province d’œuvres issues des collections de l’État afin d’encourager la décentralisation de la politique culturelle et de soutenir l’éducation sur l’ensemble du territoire français.
« Paris doit posséder dans sa collection les œuvres qui tiennent le plus essentiellement à l'histoire de l'art […] mais l'habitant des départements a aussi une part sacrée dans le partage du fruit de nos conquêtes et dans l'héritage des œuvres des artistes français ». [Rapport du ministre de l'Intérieur Chaptal au Premier consul]
A la suite de cette décision, 15 villes sont retenues (Bordeaux, Bruxelles, Caen, Dijon, Genève, Lille, Lyon, Marseille, Mayence, Nancy, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse) et reçoivent des tableaux pour enrichir leurs collections. Cette initiative se développe au cours du XIXe siècle pour doter des musées déjà existants mais également pour encourager leur création dans de nouvelles communes. L’acquisition d’objets antiques et de tableaux - notamment la collection du marquis de Campana en 1861 - donne une nouvelle impulsion à ces envois sous la IIIe République (1863, 1872, 1875 et 1895), avec plus de 72 villes bénéficiaires. Ces dépôts sont alors attribués à des universités, des lieux de culte, des mairies, des préfectures - une diversité de lieux qui témoigne d’une volonté pédagogique dans un contexte de renforcement de la mémoire collective. Une large partie de ces envois reste aujourd’hui gérée par le musée du Louvre.
En 1910, le premier décret portant sur les dépôts d’œuvres d’art appartenant à l’État dans les provinces permet de régulariser les pratiques tout en réaffirmant un contrôle des œuvres par l’administration centrale. Il faut attendre 1981 pour qu’une liste officielle des lieux pouvant accueillir des dépôts des musées nationaux soit publiée, excluant les nouveaux dépôts dans les administrations publiques (ministères, assemblées parlementaires), les lieux de culte ou encore les universités. Enfin, la loi « Musées » de 2002 introduit le transfert des dépôts anciens de l’État au profit des collectivités territoriales selon des critères stricts (pour en savoir plus : le transfert de propriété des biens de l’Etat déposés dans les musées de France avant 1910 sur www.culture.fr ).
Développer les collaborations dans toutes les régions
Aujourd’hui, le musée du Louvre continue de déposer des œuvres dans les institutions répondant aux exigences requises par la loi, en lien avec les projets scientifiques et culturels (PSC) de ces musées de France. Ces dépôts sont consentis pour une durée de 5 ans renouvelables. Leur présence chez le dépositaire ainsi que leur état de conservation sont vérifiés par les équipes scientifiques du musée du Louvre à l’occasion du récolement décennal. Les œuvres sont photographiées, mesurées et documentées. Plus de 27 000 œuvres sont ainsi récolées tous les dix ans dans plus de 600 lieux de dépôts en France et à l’étranger.
Au-delà de cette politique de dépôt, le musée du Louvre soutient le développement des musées territoriaux par le biais de partenariats et le développement de collaborations scientifiques (notamment à Lens, Brest, Avignon, Le Mans, Dijon, Bayonne, Castres, Rennes, Montauban, Grenoble, Lyon, Arles, Nîmes ou encore Saint-Romain-en-Gal). La création du Louvre Lens en 2012 et du Louvre Abu Dhabi en 2017 illustre la volonté du musée du Louvre de poursuivre sa politique de décentralisation initiée depuis plus de deux siècles.
Répartition des dépôts par département du musée du Louvre
Antiquités grecques, étrusques et romaines 23% - Peintures 17% - Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient 16% - Objets d'Art 13% - Antiquités égyptiennes 13% - Sculptures 4% - Arts de l'Islam 3% - Antiquités orientales 9% - Arts graphiques 3%
Volume des dépôts par rapport au volume global des collections
Peintures 44,70% - Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient 34% - Sculptures 20,38% - Objets d'Art 17,24% - Antiquités grecques, étrusques et romaines 8,79% - Antiquités égyptiennes 6,06% - Arts de l'Islam 5,36% - Antiquités orientales 1,93% - Arts graphiques 0,83%