Retour sur « l'Éros de la beauté froide »Les deux Diane du château d'Anet

Par Dominique Cordellier, musée du Louvre, et Paul-Victor Desarbres, Sorbonne-Université

Qui habite au XVIe siècle le château d’Anet ? Est-ce la maîtresse de ce lieu idyllique, Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé et favorite de Henri II ? Ou n’est-ce pas plutôt une autre Diane, la chasseresse des Anciens, dont la superbe figure, d’un érotisme dérobé, coïncide si bien avec celle de la favorite ? C’est cette déesse vive et farouche qui apparaît en tout cas dans deux grands cycles narratifs du château : celui d’une célèbre tenture de tapisseries et celui, totalement méconnu, des vitraux en émail blanc qui occupaient au premier étage les fenêtres de l’appartement du roi.

La conférence se propose de montrer comment l’on a pu reconnaître deux peintres de l’école de Fontainebleau – Francesco Primaticcio, dit Primatice, et Charles Carmoy – et un poète précurseur de la Pléiade – Jacques Vintimille – comme concepteurs de ces deux cycles où triomphe une beauté altière.