Pierrick Sorin et Pierre BastienCiné-spectacle
28 Octobre 2022
Pierrick Sorin et Pierre Bastien
Ciné-spectacle
28 Octobre 2022
Ciné-spectacle de Pierrick Sorin et Pierre Bastien
Création, musée du Louvre, 2022
En écho à l'exposition « Les Choses. Une histoire de la nature morte », le musée du Louvre a invité deux magiciens des « objets » à proposer une nouvelle création visuelle et sonore sur la scène de l’auditorium. L’un bricole des images, l’autre des machines musicales… Pierrick Sorin, vidéaste, et Pierre Bastien, musicien, se rencontrent sur scène et font naître, en temps réel, un univers commun à l’esthétique fragile, à la mécanique mystérieuse, parfois absurde…
Cycle de cinéma : « Machins, machines, de Buster Keaton à Tim Burton »
Les Choses. Une histoire de la nature morte - En lien avec l'exposition
A voir dans la salle de l'Auditorium Michel Laclotte : Installation de cinq théâtres optiques de Pierrick Sorin
Note d'intention
"Au Louvre ce 28 octobre, on ne se demandera pas Pierrick Sorin et moi, si nous entrons dans l’histoire de l’art car nous y sommes déjà, au moins dans Une Histoire de l’Art par Philippe Dupuy.
Dans ce livre étonnant, bande de 23 mètres de long dessinée recto verso et pliée en accordéon, nous apparaissons ensemble à la page ou pliure 107, juste après Alexander Calder et Jean Tinguely qui ouvrent le chapitre des artistes bricoleurs. « Si on est trop bricoleur, les détails de finition détournent du sens. Il faut être juste un peu bricoleur » dit Pierrick dessiné par Philippe Dupuy. « La magie opère quand on sait déceler la supercherie. C’est pour ça qu’on veut connaître les trucs des magiciens. C’est là que se trouve toute la magie » est la réplique que l’auteur me fait dire.
A la pliure 110, nous partons au musée en compagnie de Michel Gondry (que nous ne connaissons pas dans la vraie vie, pas plus que Philippe Dupuy à la parution de son livre). Cette fois nous sommes dessinés avec des têtes bizarres. Pierrick nous en donne la clé, toujours dans la bande dessinée bien sûr : « Michel c’est une pelote de fil et un tube pour le corps, Pierre du Meccano, et moi une caméra vidéo… ça a quand même du sens, rapport à qui nous sommes ».
Cette représentation symbolique permet à l’auteur d’ouvrir un nouveau chapitre, en basculant du bricolage à l’art abstrait.
Mais le 28 octobre nous resterons dans le concret le plus tangible : la tête dans les caméras et le meccano motorisé, et juste un peu bricoleurs mais pas trop."
Pierrick Sorin est artiste vidéaste, metteur en scène et scénographe. A la fin des années 80, Pierrick Sorin réalise des autofilmages, en cinéma Super 8. Au travers de courtes histoires - où il tient tous les rôles - il porte un regard distancié et moqueur sur son quotidien et interroge, sur un mode burlesque, l’acte de création. A partir de 1995, il réalise de nombreux théâtres optiques (oeuvres dans lesquelles il apparaît sous forme d’hologramme, parmi des objets réels et palpables, parfois “en miniature“, parfois à échelle humaine. A compter de 2006, il signe des scénographies et mises en scène de spectacles, dans le domaine de l’opéra en particulier. Ses scénographies sont toujours fondées sur un usage de la vidéo comme outil de création visuelle “en direct“, sur scène. Les chanteurs deviennent acteurs d’un film créé en temps réel.
Pierrick Sorin a exposé dans nombreux musées, centres d’art ou galeries : Tate Gallery (Londres), Guggenheim (New-York), Metropolitan Museum of Photography (Tokyo), Fondation Cartier, Centre Pompidou (Paris). Il a mis en scène plusieurs opéras ( La Flûte enchantée de Mozart, La Belle Hélène d’Offenbach... ) pour des maisons telles que La Scala de Milan, l’Opéra de Lyon, le Théâtre Musical du Châtelet.
Pierre Bastien
Admirateur de John Cage, ce « compositeur mécanique » débute en construisant très jeune déjà des instruments à partir d'objets récupérés comme des électrophones usagés, des métronomes, des cymbales ou des poulies. Il fait des études de Lettres à la Sorbonne, mais, influencé par Bernard Vitet et Don Cherry, il se lance en parallèle dans la musique en 1976, à l'occasion d'une soirée parisienne organisée par Jac Berrocal au Théâtre Mouffetard. Il collabore avec Éric Fèvre et Bernard Puvost dans leur groupe Nu Phonic Ensemble, puis avec Bernard Pruvost seulement par la suite, dans un duo baptisé Nu Creative Methods, puis, dès 1977, avec Pascal Comelade dans son Bel Canto Orchestra. Vers la même période il compose pour plusieurs compagnies de danse, notamment pour le ballet Tartine du chorégraphe Dominique Bagouet1. Il joue dans d'autres formations telles que Operation Rhino et Effectifs de Profil.
En 1986 il fonde officiellement son propre orchestre, baptisé Mecanium, composé de neuf machines Meccano jouant divers instruments, tels le luth chinois, le bendir ou le rebab marocains, la kora ou l'angklung sénégalais, le saron javanais, le koto japonais ou la mandoline yougoslave, le tout complété par des accompagnements improvisés de Bastien à la trompette ou au violon. Dans les années 1990, Mecanium inclut jusqu'à 80 machines-musiciennes, et effectue plusieurs tournées ainsi que des apparitions dans plusieurs festivals de musique, notamment en Norvège, en Australie, au Japon, au Canada, en Pologne et aux États-Unis.
Bastien a collaboré avec des artistes tels que Robert Wyatt, Jac Berrocal, Jaki Liebezeit, Lukas Simonis, Klimperei, Pierrick Sorin et Issey Miyake. Ses productions ont été publiées sur des labels tels que Lowlands, Signature-Radio France, Rephlex, Tigersushi et Alga Marghen. Il est également titulaire d'un doctorat en littérature française du XVIIIe siècle, sa thèse portant sur le pré-surréaliste Raymond Roussel.