Nouvelles données sur la route médiévale du hajj La fouille de Khirbat al-Dusaq en Jordanie
17 Juin 2021
Nouvelles données sur la route médiévale du hajj
La fouille de Khirbat al-Dusaq en Jordanie
17 Juin 2021
L'auditorium est ouvert
La jauge est désormais limitée à 300 personnes
Par Elodie Vigouroux, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient et au laboratoire Orient & Méditerranée du CNRS
Au cours de la période médiévale, le pèlerinage drainait annuellement vers l’Arabie une foule de fidèles provenant de tout le monde islamique apportant avec eux leurs cultures, leurs idées, leurs ressources et leurs marchandises. Les pèlerins convergeaient à La Mecque en empruntant plusieurs chemins parmi lesquels la route dite « syrienne », partant de Damas. Tout au long du Moyen Âge, l’organisation du pèlerinage syrien a constitué un moyen de légitimation du pouvoir au Proche-Orient et un enjeu économique majeur. La caravane, constituée de dromadaires, de cavaliers et de piétons couvrait près de 1600km en quarante jours environ, en marquant des étapes régulières. Ces stations de tailles variées, allant du point d’eau jusqu’à la ville, sont mentionnées dans les textes arabes et ont laissé des traces dans le paysage des régions traversées. À l’une de ces étapes correspond le site de Khirbat al-Dusaq, à 25km au nord de Pétra, dans le sud de la Jordanie. Cet ensemble a été fondé au 13e siècle, pour contribuer au confort des pèlerins dans une zone montagneuse et semi-aride. L’étude historique et archéologique menée par une équipe de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), a révélé la présence d’un bain luxueux et a dévoilé l’identité de son commanditaire. Ces résultats mettent en lumière les conditions de voyage des pèlerins ainsi que l’investissement des élites damascènes dans cette région après le départ des croisés en 1189. Ces nouvelles données viennent éclairer l’histoire de cette région au Moyen Âge, connue surtout jusqu’ici à travers celle des forteresses de Kerak et Shawbak.
Ce projet est financé par l’Ifpo et le Cnrs. Il a reçu le soutien de la Fondation Max van Berchem en 2016, celui de l’Agence universitaire pour la Francophonie en 2016 et 2018 et bénéficie depuis 2018 d’une allocation émanant de la commission des fouilles du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.