The Met au Louvre

29 février 2024 – 28 septembre 2025

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  • vue de l'œuvre Tête de hache avec démon à double tête d'oiseau, sanglier et dragon  - 1

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Tête de hache avec démon à double tête d'oiseau, sanglier et dragon Argent, feuille d'or.  Age du Bronze moyen, vers 2200 -1700 av. J.-C.  Asie Centrale (ancienne Bactriane-Margiane). H : 10,8 cm ; L : 15 cm  The Metropolitan Museum of Art, Department of Ancient Near Eastern Art; purchase, Harris Brisbane Dick Fund, and James N. Spear and Schimmel Foundation Inc. Gifts, 1982, inv. 1982.5. Vers 1967, collection Mahboubian ; achat Mehdi Mahboubian , New York, 1982

De la civilisation, de type proto-urbain, qui s’épanouit dans le bassin de l’Oxus (actuel Amou-Daria, qui traverse l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et l’Afghanistan) entre 2200 et 1700, nous sont parvenues de nombreuses haches à collet, ornées ou non, dans des métaux plus ou moins précieux, souvent découvertes en contexte funéraire. Elles constituent des insignes de pouvoir, comme attesté dans le monde élamite (sud-ouest de l’Iran) par la bulle de scellement sur laquelle figure le fonctionnaire Kuk-Simut, recevant un tel insigne du roi de la dynastie de Shimashki Idadu II (vers 2000 - 1900). S’y déploie un bestiaire fantastique : fauves, rapaces, dragons, témoignant de l’univers symbolique de populations installées le long des routes commerciales reliant la vallée de l’Indus à la Mésopotamie au début du IIIème millénaire.

La hache conservée au Metropolitan Museum of Art de New York présente un génie bicéphale à têtes de rapace, représenté dans l’attitude du maître des animaux, dominant un dragon ailé au corps de lion et un sanglier dont l’échine forme la lame de la hache.

 

La figure du maître des animaux connaît de nombreuses interprétations côté mésopotamien et iranien dès le IVème millénaire. Symbole de puissance, elle traduit la domination de l’homme sur la nature, et participe d’une cosmogonie qui appartient, avec des variantes locales, à un même univers symbolique. Quant au génie à tête de rapace, il occupe une place particulière dans la mythologie centre-asiatique. En l’absence de textes contemporains, seule l’iconographie nous renseigne sur son statut. On le trouve ainsi sur des cachets compartimentés en métal, comme sur celui du Louvre, où il apparaît agenouillé, s’appuyant sur des montagnes. Il semble associé à la grande déesse de la fécondité et la fertilité qui domine le panthéon, l’assistant dans son combat saisonnier contre les forces de la nature.

Les matériaux employés, argent rehaussé d’or, attestent du caractère prestigieux de cet objet. De même, la grande qualité du travail du métal l’inscrit dans une production très raffinée destinée à une élite.

Voir de plus près

  • Hache inscrite au nom du roi Shulgi. Epoque néo-sumérienne, règne de Shulgi (2094-2047 av. J.-C.) Iran, Suse. Musée du Louvre, département des Antiquités orientales

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