The Met au Louvre

29 février 2024 – 28 septembre 2025

En cours

En cours

  • vue de l'œuvre Clou de fondation en forme de lion au nom du roi Tish-atal  - 1

1 sur 2

Clou de fondation en forme de lion au nom du roi Tish-atal Alliage cuivreux. Vers 2200-2100 av. J.-C. Syrie, Tell Mozan (ancienne Urkesh) ? H : 11,7 cm ; l : 8,1 cm ; ép : 8,4 cm. The Metropolitan Museum of Art, Department of Ancient Near Eastern Art ; Purchase, Joseph Pulitzer Bequest, 1948, inv. 48.180. Avant 1948, marché de l’art parisien ; achat Charles L. Morley, New York, 1948

Dans la tradition mésopotamienne, toute construction d’importance s’accompagnait d’un dépôt de fondation. Ces deux lions, dont l’arrière-train est remplacé par une pointe, sont des clous de fondation qui arrimaient symboliquement le bâtiment au sol. La double inscription, qui figure sur les tablettes en métal et en albâtre du lion du Louvre, indique qu’ils ont été voués par Tish-atal, roi d’Urkesh, pour le temple du dieu des enfers, Nergal.

« Tish-atal, souverain d’Urkesh, a construit un temple pour le dieu Nergal. Puisse le dieu Lubadag protéger ce temple. Qui le détruirait, que Lubadag le détruise et que son dieu n’écoute pas sa prière. Qui le détruirait, puissent la Dame de Nagar, Shimiga, et le dieu de l’Orage dix mille (fois) maudire ».

 

L’écriture cunéiforme transcrit ici la langue hourrite, parlée par des populations installées à partir du XXIVème siècle dans la région du Kurdistan actuel. Le site de tell Mozan, situé dans le nord-est de la Syrie, à la frontière avec la Turquie, a été identifié à Urkesh. Sous le roi Tish-atal, contemporain du 3ème souverain d’Akkad, Naram-Sin (vers 2254 – 2218), la ville était l’un des principaux centres politiques du nord de la Mésopotamie. Des sceaux au nom de Taram’ Agade, fille de Naram-Sin, ont été mis au jour sur le site. Elle semble avoir été l’épouse de Tish-atal, attestant d’un lien entre les deux dynasties.

Le lion, symbole de force et de pouvoir, mais aussi, dans la mythologie mésopotamienne, animal attribut de la déesse de l’amour et de la guerre Ishtar, est souvent utilisé comme animal gardien de temple. L’attitude menaçante des deux lions du Louvre et du Met, représentés rugissant, la gueule ouverte, leurs pattes puissantes aux griffes plantées dans la tablette qu’ils maintiennent fermement, les inscrit dans cette fonction protectrice. Le traitement réaliste, qui se traduit par l’attention portée à la musculature des pattes, le détail du museau et des mèches de la crinière, est caractéristique de l’époque d’Akkad et confirme la datation donnée par l’inscription.

Voir de plus près

  • Clou de fondation en forme de lion et tablette au nom du roi Tish-atal. Vers 2200-2100 av. J.-C. Syrie, Tell Mozan (ancienne Urkesh). Musée du Louvre, département des Antiquités orientales

1 sur 4